autoportrait
The Cry est un nouveau trio d’improvisation composé de Christine Ott (Ondes Martenot, piano), Mathieu Gabry (claviers, effets) et Pierre-Loïc Le Bliguet (batterie, percussions). Ce premier album a été créé en novembre 2022 et se situe entre le jazz d’avant-garde, le krautrock et la musique instrumentale progressive.
Ce disque éponyme recèle de multiples textures et la densité de la musique offre ici une expérience d’écoute sans cesse renouvelée. Ces sculptures sonores naissent dans l’instant et le trio joue des mouvements polyrythmiques irrésistibles plongés dans un magma électro-acoustique.
Pour présenter l’album plus précisément, nous donnons la parole aux trois protagonistes :
Mathieu Gabry : « D’une certaine manière, le premier morceau donne le ton… ‘Fire of Love’ est un clin d’œil au film documentaire du même nom et un hommage à la vie des volcanologues Katia et Maurice Krafft. Le couple a parcouru la planète guidée par leur passion pour les volcans, et le film est une merveilleuse histoire d’aventure sur l’inconnu, le vivre ensemble et notre relation avec les éléments. Dans les vingt minutes de musique improvisée de ce morceau, il y a une sorte de fusion qui s’opère, entre nous, entre certains styles, quelque chose de très tellurique et de très humain à la fois. C’est une idée qui, je pense, correspond bien à cette épopée musicale. Mais là encore, c’est peut-être une coïncidence… et le fait que Christine et moi ayons vu le le film quelques jours avant l’enregistrement lui a peut-être donné un titre ! »
Christine Ott : « Le disque s’ouvre sur ce cri d’avertissement qui semble sortir des entrailles de la terre, ou de nos corps. A moins que ce ne soit un appel, une invitation à entrer dans ce magma, un cri analogique que je joue ici sur un Korg MS20 avec des effets et des sons très organiques que j’adore.Jouer sur cet instrument m’a ouvert de nouveaux horizons et m’a offert une grande liberté de jeu.Cette belle rencontre nous a révélé un disque complètement inattendu…Depuis quelques mois, j’avais en tête d’inviter Pierre-Loïc à se joindre à nous et à jouer ensemble. Je l’ai déjà entendu jouer et j’ai été très impressionné par son jeu sensible et son groove incroyable. Avec Mathieu, nous avons eu la chance de voir son concert de fin d’études, et nous avons été très impressionnés par son des interprétations de morceaux de batterie d’Andrea Mazzariello ou de Glenn Kotche (Wilco). C’était puissant et délicat à la fois. Alors quand on s’est rencontrés pour jouer ensemble aux Downtown Studios juste pour une journée, on ne savait pas trop ce qui allait se passer. Cry est un témoignage de ce moment magique de pure improvisation. »
Pierre-Loïc Le Bliguet : « The Cry est un trio qui me parle et que je comprends, je me sens presque chez moi. Le disque me rappelle des bouts de vieux Porcupine Tree, Esbjorn Svensson Trio ou Gogo Penguin quelque part, mais avec un côté très langage singulier ; les longues temporalités, le traitement des timbres en morphing, tout ce processus d’évolution et de métamorphose… J’entends beaucoup de choses, et évidemment beaucoup de groove, qui est au centre de toutes mes convictions et conditionne tout Je joue. J’ai toujours été attiré par l’aspect collectif de la musique, les diverses vibrations qu’elle peut susciter. Et je me pose souvent cette question : pourquoi et surtout pour qui jouons-nous de notre instrument ? Avec The Cry, nous Je suis en plein milieu, car j’ai parfois l’impression que le disque est le reflet instinctif d’un moment tout en étant chargé d’une grande profondeur et de significations cachées. »