Dans le contexte inflationniste actuel, Le Mouvement associatif a souhaité prendre le pouls de la situation des associations, au moyen d’une étude réalisée par Recherches&Solidarités en février 2023 auprès de 2789 responsables associatifs, échantillon national représentatif d’associations de toutes tailles, tous secteurs d’activités et toutes régions. En voici les principaux résultats et enseignements.
UNE GRANDE INCERTITUDE FINANCIÈRE
1 association sur 3 a eu en 2022 un résultat financier inférieur à ses prévisions, sous l’effet de l’augmentation des charges (pour 43% des associations) ou de la baisse des ressources (pour 39% d’entre elles).
DES FACTEURS MULTIPLES ET DES EFFETS NOTABLES SUR LES ACTIVITÉS
Selon les associations, plusieurs facteurs ont actuellement une incidence sur leur santé financière :
- la hausse des prix (pour 61% des associations)
- la baisse des aides des collectivités (57%)
- les difficultés financières des adhérents (56%)
- la baisse du nombre d’adhérents (50%)
- la hausse du coût de l’énergie (44%)
L’inflation a des conséquences sur le comportement des adhérents pour 70% des associations (baisse des souscriptions et/ou des participations aux activités, non renouvellement d’adhésions, …) et des bénévoles pour 60% d’entre elles (limitation des déplacements, réduction de l’activité bénévole, …).
Par ailleurs, près de 40% des associations indiquent avoir déjà dû adapter et/ou annuler des activités en raison du contexte inflationniste.
DES DISPOSITIFS D’AIDES POURTANT MÉCONNUS OU NON MOBILISÉS
Seulement 2% des associations déclarent bénéficier de protections tarifaires face à la hausse des coûts de l’énergie.
Et 1 association sur 2 déclare ne pas avoir connaissance de ces aides.
DES CRAINTES QUANT AUX PERSPECTIVES À VENIR
60% des associations expriment :
- des craintes à court terme (32%)
- des graves préoccupations (14%)
- des choix difficiles à faire (10%)
- un risque de cessation d’activités (4%)
UN IMPACT GÉNÉRAL
L’inflation touche toutes les typologies d’associations bien que de façon différente. L’effet sur les bénévoles est plus impactant pour les petites associations, quand la hausse des coûts (énergie, équipement, prestations, …) fragilise davantage les associations employeuses. Ces dernières font également état des difficultés liées à de nécessaires revalorisations salariales, dont la compensation en termes de ressources n’est pas toujours assurée.
Face à ces difficultés, de nombreuses associations s’inquiètent de devoir réduire leur volume d’activités ou augmenter le tarif des adhésions ou des services proposés, quand dans le même temps les besoins de leurs publics restent au moins aussi importants, et avec un pouvoir d’achat affaibli