Les gestes, l’émotion… Il aura suffi de quelques notes du Lac des Cygnes pour que tout resurgisse pour cette ancienne ballerine atteinte de la maladie d’Alzheimer. C’est une démonstration tout en grâce du pouvoir de la musique sur le cerveau. Dans un autre contexte pour une autre pathologie, la musique peut aussi bénéfique. À quelques minutes d’entrée au bloc pour une opération de la cataracte, certains gestes ne trompent pas. Dans la vidéo en tête de cet article, la patiente se sent un peu stressée. Alors, une application musicale élaborée avec des neurologues devrait contribuer à la détendre. Elle contient des morceaux spécialement composés pour accompagner des patients en proie à la douleur ou à l’anxiété. Au moment d’administrer les produits d’anesthésie, elle est déjà détendue. On lui administre moins de sédatifs. Mais la patiente est bercée par des rythmes conçus pour réguler la fréquence cardiaque et respiratoire. » Un patient détendu n’a pas mal pendant et après la chirurgie. Il sollicite moins le personnel soignant », rassure le Dr Gilles Guerrier. Au CHU de Caen, Hervé Platel est l’un des premiers chercheurs à avoir utilisé la neuro-imagerie pour visualiser l’activité du cerveau durant l’écoute et la pratique de la musique. Pour ce professeur de neuropsychologie, la musique est un levier thérapeutique hyper intéressant. Dans l’Ehpad « Les Chanterelles » dans le Calvados, on pousse les recherches autour de la maladie d’Alzheimer. À ses résidents que l’on ne pensait plus capables d’apprendre, Débora Viglieri, étudiante en neuropsychologie, a présenté une chanson qu’ils ne connaissaient pas du tout. Mais à force de répétition, la nouvelle mélodie s’est gravée dans leur mémoire. La musique est donc une précieuse alliée du cerveau et de la médecine.