» Gourous & Sorcières », nouvelle vidéo de AMOR BLITZ [pop / Strasbourg]

autoportrait
Depuis ses débuts, Amor Blitz n’a de cesse de se créer un chemin à la Lewis Carroll – de l’autre côté du miroir, là où l’imaginaire joue d’égal à égal avec le réel. Dans la lignée d’une pop mélodique et insatiable, incarnée aussi bien par Todd Rundgren qu’Unknown Mortal Orchestra, Emmanuel Szczygiel déploie des mélodies soignées, qu’il s’amuse à dynamiter au gré de ses envies. Portées par une écriture poétique et familière, les harmonies se font joueuses. Rien ne se perd, tout s’entremêle – les envolées psychés s’enrichissent d’arrangements orchestraux (cordes, orgues électriques, flûtes), la voix s’enroule dans les guitares, la production se fait cinématographique.
Là où le premier disque exprimait une urgence, une impatience résolument rock, Amor Blitz a évolué vers plus de lenteur et de magie.
L’énergie ne s’est pas perdue en route, mais a pris des chemins de traverse : plutôt que d’aller droit sur la falaise, les mélodies prennent le temps de se perdre, tantôt pour s’étoffer, tantôt pour s’effeuiller. L’écriture, comme la production, se sont étendues. L’espace sonore, plus riche, se permet dès lors d’accueillir plus de choses : le groove des batteries et des basses, influencées par la Motown ou Stax, ont gagné en présence.
Entre soft rock et pop psychédélique, Hypermondes s’autorise des artifices mais ne fait pas semblant. Hypermondes est une évasion aux quatre coins d’un monde qui n’est ni le nôtre, ni tout à fait un autre.
En filant droit dans l’imaginaire, Emmanuel Szczygiel cherche le chemin le plus court vers le beau.
Andrea Thominot